mercredi 24 décembre 2008, par
Pour cette période des fêtes de fin d’année, le poème du 24 sera une lecture de Guillaume Apollinaire, avec son poème Les sapins.
Les sapins
Les sapins en bonnets pointusDe longues robes revêtusComme des astrologuesSaluent leurs frères abattusLes bateaux qui sur le Rhin voguentDans les sept arts endoctrinésPar les vieux sapins leurs aînésQui sont de grands poètesIls se savent prédestinésÀ briller plus que des planètesÀ briller doucement changésEn étoiles et enneigésAux Noëls bienheureusesFêtes des sapins ensongésAux longues branches langoureusesLes sapins beaux musiciensChantent des noëls anciensAu vent des soirs d’automneOu bien graves magiciensIncantent le ciel quand il tonneDes rangées de blancs chérubinsRemplacent l’hiver les sapinsEt balancent leurs ailesL’été ce sont de grands rabbinsOu bien de vieilles demoisellesSapins médecins divagantsIls vont offrant leurs bons onguentsQuand la montagne accoucheDe temps en temps sous l’ouraganUn vieux sapin geint et se couche
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
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