Le plus grand défaut d"Harry Potter et la coupe de feu", c’est sans doute son manque d’histoire, j’entends par là des actions de la part des personnages qui seraient dictées par une quête, une recherche comportant un véritable enjeu, et non pas des actions menées de façon fortuite, comme par hasard.
En effet, cette quatrième partie s’organise autour de ce championnat international, celui de la coupe de feu, dans lequel trois, ici exceptionnellement quatre apprentis, s’affrontent, mais pourquoi ? Pour obtenir la plus grande gloire... Ca manque un peu d’ampleur et l’on se demande pendant tout le film : "mais à quoi sert ce championnat ?" Il aurait peut-être fallu développer le but initiatique. Et la lutte contre le mal n’est alors qu’un fil ténu, alors que c’est ce fil qui nous conduit au plus intéressant. Mais l’on retombe ici dans la question de l’adaptation : qu’y a-t-il à l’origine dans le roman ? Non, je n’ai pas lu à cette date les livres de Rawlings, mais sans doute parce que les divers extraits que j’ai approchés m’ont donné l’impression d’une pauvreté du style (à préciser par une lecture ultérieure).
Toujours est-il que l’on peut dire que l’aspect très mièvre du film tournant à "la boum" dans le monde magique doit très certainement refléter le roman, commercialement d’abord destiné aux adolescents ou jeunes ados.
Reste néanmoins le spectacle visuel, la création d’atmosphère. L’on est bien en plein monde magique pendant près de 2h40. Les personnages sont développés de manière acceptable si ce n’est qu’il est donné des filles une très mauvaise image (je ne suis pourtant pas féministe !) : elles courent après leur coqueluche (le sorcier russe Krom), elles hurlent, font des danses ridicules (voir l’école du bâton...), elles échouent à quasiment toutes les épreuves, Hermion réagit mal, se met tout de suite à couiner... C’est quand même assez gênant surtout que les personnages d’Harry et de Ron sont plus paufinés.
Il est d’ailleurs intéressant de voir comment le film construit un héros un peu à l’image de Frodon dans "The Lord of the Rings". Fondamentalement différent, même adulé, Harry ne s’intègre pas. D’un bout à l’autre du film, il reste à l’écart, même au milieu du groupe. De nombreuses scènes jouent visuellement sur cet écart, notamment par l’image d’Harry qui regarde, à travers le cadre formé par les piliers de la promenade, le groupe.
Quelques scènes également sont amusantes.
Mais l’ensemble est assez décevant par manque de force, même s’il reste distrayant.
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